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Bénédicte VAN TICHELEN

A propos de l’artiste (présentation rédigée par Vincent Serrano) 

Les peintures de Bénédicte ont un nom, une identité, un caractère. Comme une présence humaine, en somme, c’est-à-dire l’épaisseur, la puissance, la sensibilité d’une individualité que nous rencontrons.
Par leur ampleur, leur matérialité, leur éclat, les tableaux de Bénédicte sont comme autant de territoires offerts et ouverts.
On y entend les échos du mythe, qui mettent en perspective notre regard sur l’œuvre, ici et maintenant, avec la profondeur du temps, non pour rendre notre expérience présente dérisoire mais pour l’enrichir.
On y ressent la puissance des éléments : les terres, ciels, eaux, ou feux, sont rendus sensibles par les reliefs des superpositions, l’intensité des pigments bruts, la subtile lumière d’un doré jaillissant, d’une blancheur mystérieuse, d’une irisation caressante.
On y lit la trace de nos existences humaines. La puissante matérialité des toiles permet à la fois l’évocation de paysages et le déploiement de l’intériorité. D’une toile à l’autre, l’intime jaillit d’une accumulation – épaisseur des matières, épaisseur de nos vies – ou d’une déchirure – lambeaux du papier et de l’âme – ou encore de liens – fibre du bois, cordes ou tissus, comme autant de liens fragiles qui trament nos vies les unes aux autres.

Les œuvres d’art ne sont ni immobiles ni muettes. C’est encore plus vrai en ce qui concerne les linogravures réalisées par Bénédicte, assemblées en trois familles, trois univers : forêt, eau, montagnes. Là encore, la vigueur du geste est visible, une énergie se déploie, celle de la Nature, celle de l’être humain.
A la fois immersion et évasion, notre regard plonge dans ces paysages denses, parfois luxuriants, toujours animés : élan, rayonnements, jaillissements, le dynamisme des compositions est soutenu par la circulation de la lumière et par l’intensité des couleurs. La lumière ponctue ou irradie en apportant le mouvement, en faisant circuler l’énergie de l’œuvre.
Au silence relatif des toiles succèdent des compositions très sonores : ici, la cacophonie apparente d’une jungle (mais que pouvons-nous entendre et comprendre de cette profusion de vie essentielle et primitive ?) ; là, l’harmonie liquide d’un paysage équilibré et apaisé.
Ces puissantes évocations de la Nature sont autant de microcosmes particuliers qui disent la force et l’énigme de la vie.

Bénédicte a assemblé des objets qui relèvent de la même composition, ce sont des matériaux bruts et de récupération : bois, métal, pierre, c’est tout. Simplicité et richesse de l’épure, rudimentaire dans ses moyens et dense dans ses évocations.
Cette série d’objets assemblés relève d’une poétique du fragment : tout en se suffisant à lui-même, chaque assemblage est solidaire des autres.
Chaque objet, individuellement, a sa propre manière d’occuper l’espace et en particulier de s’élever dans un mouvement tantôt linéaire, tantôt sinueux, tantôt léger, tantôt puissant. La solidité épouse la grâce. Chacun est identifié et éclairé par une pierre particulière.
Présentés ensemble, l’effet de série est évident. Comme dans une famille, ils entrent en résonance les uns avec les autres, selon le principe de variation dans la répétition qui soutient à la fois le contraste et l’harmonie.
La poésie de ces assemblages tient aussi de leur symbolisme. Sont-ils des vestiges, des monuments, des totems ? Relèvent-ils du souvenir, de la méditation, d’un culte ? De quels voyages sont-ils le témoignage ?
La forte présence de ces objets, aussi bien matérielle que spirituelle, alimente un désir d’interprétation qui reste, fatalement et heureusement, inassouvi.

Contact : benedictevantichelen@orange.fr